GEORGES VALOIS,
un "cas à part" dans la politique française,
arrêté aux Ardillats.



L'arrestation

Ce jeudi de l'Ascension fut une belle journée de printemps. C'est ce que se disent Maurice
Geoffray, Julien Geoffray, Jean Trichard, Noël Montangeron et Joannès Callot, attablés au
café de la Roche Gonin aux Ardillats.
Non loin de là, dans le Val d'Ardières, Roger Maria a ses pensées qui vagabondent : la jolie
postière de Beaujeu..., les recommandations de son patron : " mettez de l'ordre dans nos
papiers et dans nos comptes, nous allons bientôt partir. "
Son patron, justement, se repose. Il est rentré aujourd'hui même, d'un voyage à Paris. Il
était aux obsèques de son ami Magontier, tué dans un bombardement anglais. Mais la
perte de Magontier, c'est aussi la perte d'une précieuse source de renseigements pour la
Résistance.
" Le débarquement est prévu pour la fin mai, vérifiez votre uniforme de sous-lieutenant qui
dort dans la naphtaline, nous allons partir pour un maquis en Dordogne dont je prends le
commandement " . C'est tout ce que son patron lui a dit et il est allé s'étendre.

Soudain, un bruit de moteur rompt la tranquillité de cette fin d'après-midi. Deux 201
montent de Beaujeu. Intrigués, les cinq copains sortent du café, enfourchent leurs
bicyclettes et suivent la petite route que viennent de prendre les automobiles. Arrivés à
l'ancien hôtel du Val d'Ardières, des miliciens les font descendre de vélo et aligner contre
un mur. Les cinq Ardillatons assistent à l'arrestation de Georges Valois et de son
secrétaire Roger Maria.

Madame Valois, d'origine Suisse, parlant l'allemand, après une longue discussion, peut
sauver son fils Philippe de l'arrestation. L'inspecteur de la Gestapo qui dirigeait le groupe
a-t-il été impressionné par cette grande dame parlant si bien la langue de Goëthe ?