Ce 18 mai 1844, ce n'est pas un résistant ordinaire que la Gestapo vient d'arrêter
dans ce val perdu des Ardillats, c'est l'un des personnages les plus singuliers de la
Troisième République.
" C'était un homme de droite, mais qui a toujours été contre Pétain" m'a dit ce vieil
Ardillmaton.

" C'était un homme de gauche, peut-être même d'extrême-gauche. " m'a dit tel
autre.

Alors, qui était Georges Valois ?


Pour en savoir plus

De son vrai nom Alfred-Georges Gressent, Georges Valois est né à Paris le 7
octobre 1878. Il perd son père très jeune et de 5 à 13 ans est élevé par ses grands-
parents maternels en Seine et Marne.
" Mon grand-père, ouvrier chaudronnier, était républicain et libre-penseur. Avec
l'instituteur, il fit de moi un homme libre. Avec ma grand-mère, il m'enseigna le
travail et la méthode. "

À 13 ans, il entre dans une école professionnelle à Paris, d'où il est exclu deux ans
plus tard pour " manifestation intérieure ". Il est successivement employé chez un
marchand de toiles , dans les bureaux du journal France Nouvelle, chez un fabricant
de clarifiants, chez un maroquinier.
" À 16 ans, j'ai été arrêté comme anarchiste, ce qui était faux. "
À 17 ans, il part pour Singapour employé chez un commerçant français ; à 19 ans, il
rentre en France pour étudier. " J'étais devenu anarchiste. ".
À cette époque, il rencontre Julien Sorel et devient l'un de ses disciples.

À 22 ans, il est incorporé dans l'armée puis réformé pour tuberculose.
À 24 ans, il tente de devenir horloger à Genève, mais de là, il part à Moscou comme
précepteur chez un comte russe où il épouse la dame de compagnie de la comtesse.
Il rentre en France en août 1903 et travaille jusqu'en 1912 à la librairie Armand
Colin.

Ses premiers écrits datent de 1905-1906. Il prend le pseudonyme de Georges Valois
et publie l'Homme qui vient, puis La monarchie et la classe ouvrière.
Il entre alors à l'Action Française. Mais son action s'exprime plus dans des
mouvances marginales telles que le cercle Proudhon dont il est l'un des fondateurs
en 1912 et dont la tendance très lutte des classes le mettait plutôt en opposition
avec l'Action Française.
Ce qui l'attire, c'est que le Roi doit (et peut, estime-t-il) être contre le Parlement
composé trop souvent de politiciens soumis aux puissances d'argent.

En 1912, Georges Valois fonde et prend la direction de la Nouvelle Librairie
Nationale. Il est à cette époque le numéro trois de l'Action Française aux côtés de
Charles Maurras et Léon Daudet. Il est l'économiste singulier de la droite et de
l'extrême-droite.

C'est un extraordinaire lanceur d'idées.